Survie des peuples indigènes en risques d´extinction en Colombie
Campagne internationale.
Depuis une vingtaine d’années les populations indigènes de Colombie expriment avec un regain de force leur plus vive inquiétude face aux pressions exercées sur leurs territoires. En octobre 2008, la Colombie a vécu la mobilisation indienne la plus importante et la plus généralisée de ces dernières années. La Minga, sommet itinérant de résistance, a ébranlé le pays au cri de : « Que l’Etat d’exception n’éteigne pas la voix des peuples et le cri de la terre mère » et pour exiger du gouvernement colombien le respect de leur vie.
La Colombie demeure en proie à un conflit interne complexe opposant l’État, deux principales organisations révolutionnaires et divers groupes paramilitaires. L’essentiel des victimes du conflit sont des civils. Parmi ceux-ci les populations indigènes et les Afro-Colombiennes sont les plus menacées par le déplacement de force. Leurs terres sont convoitées car elles abritent souvent d’importantes ressources naturelles (biodiversité, minerais, pétrole) ou se trouvent dans des régions stratégiques pour le commerce international de ces ressources, à l’instar du Cauca ou du Choco par leur proximité avec la route panaméricaine.
La Colombie compte parmi sa population 1,3 millions d’indigènes (3 % de la population) appartenant à plus de 102 groupes ethniques. Parmi eux, 32 peuples autochtones ont une population de moins de 500 habitant et se trouvent dans un grand risque de disparition physique et culturelle et 18 comptent moins de 200 habitants, 10 d’entre eux sont carrément menacées d’extinction puisqu’ils comptent moins de 100 personnes. Ces peuples présentent des conditions extrêmes de vulnérabilité, de menace, de risque de déplacements forcés et vivent la violation systématique des Droits de l’Homme et Ethnique dans ses territoires ancestraux. Par exemple cinq peuples autochtones vivant dans la forêt amazonienne de Colombie et la région de l’Orénoque risquent l’extinction culturelle, économique et sociale, et il est urgent de réduire leur risque de disparition et de leur garantir une existence dans des conditions de dignité.
La Déclaration des Nations unies sur les Droits des peuples autochtones, adoptée en septembre 2007, qui proclamait le droit à la vie et à la terre n’est pas respectée par la Colombie, qui est par ailleurs le seul pays d’Amérique du Sud à ne pas l’avoir signée.
Luis Evelis Andrade, président de l’Organisation nationale des indigènes de Colombie (ONIC) rappelle que les Indiens on conclu avec le gouvernement d’Alvaro Uribe Velez des accords d’aide dans les domaines de la santé, de la propriété foncière, des infrastructures, de l’alimentation et des droits de l’Homme. Aucun accord n’a été respecté. Par contre, selon l’Organisation nationale des indigènes de Colombie, plus de 1.200 d’entre eux ont été tués depuis 2002 et plus de 50.000 individus ont été chassés de leurs terres. D’après les statistiques de l’ONIC, au moins 114 femmes, hommes et enfants indigènes ont été tués et des milliers déplacés de force au cours de la seule année 2009.
Face à cette situation l’ONIC lance une campagne internationale pour la Survie des peuples Amérindiens en risques d´extinction en Colombie.
ONIC considère la situation critique humanitaire et des droits de l’homme des peuples autochtones en Colombie est de la responsabilité de toute l’humanité. Quand un peuple autochtone disparait, un monde éteint pour toujours avec sa culture respective, sa vision du monde, sa langue, ses connaissances ancestrales et ses pratiques traditionnelles, qui contribue au développement durable et équitable et à la bonne gestion de l’environnement.
Si l’humanité ne prend pas des mesures urgentes face à cette situation, en soutenant les concepts de protection et de la résistance des peuples autochtones, leur disparition est aussi la responsabilité de nous tous.
Tout au long de 2010 et 2011, la campagne sera de coordonner les actions ONIC en Colombie, en Amérique latine, Amérique du Nord et en Europe, afin que la voix des peuples autochtones puisse être entendue et en tant que peuples, et faisant partie de l’humanité, nous appuyons cette résistance.