- Le mémorial de Potocari (©CdB/J.Dérens)
Mercredi 8 juillet, plus de 2.500 participants à la marche de la paix sont partis du village de Nezuk, près de Zvornik, pour parcourir 110 kilomètres avant d’arriver à Potocari, près de Srebrenica, le 11 juillet.
La marche va durer trois jours. Les participants devraient arriver au Mémorial de Poto?ari le 11 juillet, où ils assisteront à l’enterrement de quelque 530 victimes de Srebrenica, dont les corps ont été identifiés au cours de l’année.
Certains participants débuteront la marche à Žepa, commune située dans les environs de Srebrenica. Les participants qui commencent leur voyage à Nezuk vont parcourir environ 35 kilomètres par jour, alors que ceux qui partent de Zepa devront marcher 25 kilomètres par jour pendant deux jours.
Les organisateurs de la marche de la paix affirment que leur objectif est d’honorer la mémoire des victimes du génocide et de rappeler à tout le monde « l’immensité et l’horreur des actes commis contre les Bosniaques de Srebrenica par l’armée et la police de la Republika Srpska ».
L’autre objectif est de militer en faveur « de l’arrestation et du jugement de tous les acteurs concernés par des accusations de crime, le plus rapidement possible, dans le but de servir la justice et de créer les conditions préalables à la construction d’une paix permanente et d’une tolérance entre les peuples de Bosnie-Herzégovine ».
Outre des participants bosniens, des citoyens croates, espagnols, français, suisses, serbes, italiens, américains, australiens prennent part chaque année à la marche de la paix.
Srebrenica était devenue zone protégée par une résolution adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies le 16 avril 1993. De ce fait, la ville était censée être démilitarisée. Des membres de la Force de protection des Nations unies y ont été déployés dès le 18 avril 1993.
Les forces armées de la Republika Srpska, commandées par le général Ratko Mladi?, sont entrées dans la ville le 11 juillet 1995. Environ 35.000 personnes, des habitants de la cité ainsi que des villageois réfugiés de communes avoisinantes afin de trouver refuge, se trouvaient alors à Srebrenica.
Après l’arrivée des forces serbes, les femmes, les enfants et les personnes agées, ainsi que quelques hommes, ont convergé vers Poto?ari, en quête de protection. En effet, le bataillon néerlandais de la FORPRONU stationnait à cet endroit. Un peu plus tard, les forces serbes les ont encerclés. Les hommes ont été séparés et faits prisonniers. Beaucoup d’entre eux, y compris de jeunes garçons, ont été tués. Les femmes et les enfants ont été déportés par autobus et par camion vers les territoires contrôlés par l’armée de Bosnie-Herzégovine.
Peu de temps après l’arrivée des forces serbes, certains habitants de Srebrenica se sont enfuis à travers les bois et les montagnes afin d’atteindre les territoires contrôlés par l’armée bosniaque. Peu d’entre eux ont survécu à cette atroce journée après avoir emprunté de petites routes escarpées.
En 2007, la Cour internationale de justice de La Haye a reconnu que le crime commis à Srebrenica constituait bien un génocide.
Des individus accusés de ce génocide font actuellement l’objet de procès. Quatre cas différents sont examinés par la Cour de Bosnie-Herzégovine à Sarajevo.
Le procès de huit hauts fonctionnaires de la police et de l’armée de la Republika Srpska est également en cours devant le Tribunal de La Haye. Ratko Mladic, qui est toujours en fuite, et Radovan Karadžic, ancien président de la Republika Srpska, en attente de jugement à La Haye, sont poursuivis, entre autre, pour le génocide commis à Srebrenica.