Bosnie-Herzégovine 2030 / Bosna i Hercegovina 2030
Jovan Divjak, Boro Konti?, Faruk Šehi?, Nihad Hasanovi? et beaucoup d’autres ont imaginé, le temps d’un livre, à quoi ressemblerait l’année 2030 en Bosnie-Herzégovine.
De l’entrée dans l’Union européenne à l’interdiction de la vente de rakija, de l’invasion des Martiens à la prochaine guerre nucléaire, de Sarajevo à Paris, et de Banja Luka à Genève, cet ouvrage nous invite à réfléchir, à espérer, à débattre.
Comme l’écrivait Henri Bergson, « l’idée de l’avenir est plus féconde que l’avenir lui-même »…
Livre bilingue, en français et en bosnien.
Avec des textes de Bernard Bené, Ahmed Buri?, Nadia Capuzzo, Aurélie Carbillet, Mariama Cottrant, Jovan Divjak, Nihad Hasanovi?, Esad Hecimovi?, Boro Konti?, Clara Lasson, Željka Lepir, Nedim Muhedinovi?, Vanessa Nuki?, Sla?ana Perkovi?, Vanja Risti?, Faruk Šehi?.
Pourquoi 2030 ?
Cette initiative d’envisager l’avenir est née d’une frustration que les membres de l’équipe du Courrier de la Bosnie-Herzégovine ressentent quotidiennement en traduisant les articles de la presse bosnienne. Car peu importe leur orientation politique ou ethnique, les journaux de Bosnie-Herzégovine ne s’intéressent pas à l’avenir. Or, personne ne peut ignorer que le passé récent de la Bosnie-Herzégovine est lourd à porter, et que tant que certaines questions du passé ne seront pas résolues, il sera difficile d’envisager l’avenir. Cependant, on peut tout à fait inverser la question et estimer que si l’on ne se pose pas de questions sur l’avenir, et sur la possibilité même d’un avenir, alors il sera impossible derépondre aux interrogations du passé. Penser à l’avenir, c’est aussi regarder le présent dans les yeux et tenter de percevoir ce vers quoi conduit le présent. En tous cas, refuser de questionner le présent dans une perspective d’avenir, c’est finalement laisser le statu quo faire les choses. Et en Bosnie-Herzégovine, le statu quo, c’est 1995. Ainsi, nous avons demandé à quelques personnes de nous faire part de leurs réflexions sur l’avenir de la Bosnie-Herzégovine, avec comme date hypothétique 2030.
Pourquoi 2030 ? Parce que c’est en même temps proche et lointain, parce que la plupart d’entre nous seront encore là en 2030, mais qu’une vingtaine d’années nous en séparent encore, et qu’il peut se passer bien des choses en 20 ans. Il peut se passer beaucoup de choses en Bosnie-Herzégovine, dans les Balkans, en Europe et dans le monde. Pour imaginer 2030, on ne peut donc pas ignorer la réalité présente, mais il faut tout de même laisser libre cours à son imagination. Les auteurs des textes en question sont jeunes ou vieux, bosno- ou francophones (parfois même les deux), connus ou méconnus : ce sont tout simplement des hommes et des femmes qui ont souhaité partager avec le lecteur leur vision de l’avenir, leurs craintes et leurs rêves. Une seule chose les rapproche : un lien affectif particulier avec la Bosnie-Herzégovine, qu’il soit de naissance ou d’adoption. En effet, l’avenir d’un pays ne dépend pas que d’une élite politique, économique ou culturelle, mais de tous ceux qui souhaitent participer activement à son développement. Ainsi, l’objectif de ce projet était aussi de donner une voix à des gens qui parlent de la Bosnie- Herzégovine tous les jours au café, ou dans des forums sur le net, mais n’ont jamais vu leur nom imprimé dans un livre. Leurs noms côtoient donc dans ce projet ceux de personnes plus illustres comme Jovan Divjak, Boro Konti?, Ahmed Buri? ou Esad He?imovi?. Et c’est ainsi que nous sommes heureux de vous présenter le premier Cahier du Courrier de la Bosnie-Herzégovine.
Plus qu’un exercice littéraire vous l’aurez compris, il s’agit de s’interroger sur ce que l’on veut, de remettre en question des modes de fonctionnement, de sortir de nos schémas de pensées classiques. Mais il s’agit aussi de passer un bon moment. Nous espérons que vous aurez autant de plaisir à le lire que nous en avons eu à mettre sur pied ce projet.
L’équipe du Courrier de la Bosnie-Herzégovine
Sarajevo, Novembre 2008